Pendant la nuit, il a neigé. Mais genre, il a neigé en mode tempête. Mais bon, rien d'anormal en Alaska, c'est presque une routine. J'étais donc debout face à ma fenêtre à regarder le paysage blanc tout en me questionnant intérieurement sur ce que j'allais bien pouvoir faire aujourd'hui. En fait, je me demandais même ce que je foutais réellement là depuis un an. Mon don n'est pas contrôlable, il est automatique, et je n'ai strictement rien à apprendre là-dessus. Je me pète un os ? Pas de problème, je le remets en place et en trois secondes, la plaie se referme comme si rien ne s'était passé. Bien sûr que c'est pratique. N'importe quelle blessure disparait, je n'ai jamais une seule égratignure sur ma peau. Bref. J'avais même pas cours de toute façon. Tel un chat, je m'étire, me lave et m'habille en un rien de temps. À mon retour, Ana n'est plus là. Elle ne prévient jamais quand elle disparait, je commence m'y faire. Je trouve donc Iska en train de dormir. Hors de question de la réveiller pour qu'elle passe la journée avec moi. Bon ok, on traîne avec les mêmes personnes mais y'a un truc qui cloche maintenant entre nous deux. Avant, je l'adorais c'est vrai, on était comme des soeurs et tout le bordel, on délirait bien mais c'était comme si un truc était cassé. La magie n'y est plus. Sans doute me suis-je laissée. Ou tout simplement c'est cette histoire qu'elle a eu avec Jay qui m'a dégoûté. C'était devenu sérieux entre les deux. Au début, ouais, ça me dérangeait pas. Pour moi, c'était qu'une fille de passage, comme toutes les autres et rien d'autres. Et j'ai vu la passion dans leurs yeux. On m'pique pas mon pote comme ça. J'ai fait ma garce et ils se sont séparés c'est tout. J'vous raconte pas le mal aise qu'il y a entre nous quand on se retrouve tout les trois. Enfin bref. En parlant de Jason, je décide qu'il allait m'accompagner sur le toit pour jouer. Claquant la porte derrière moi, je fais quelques pas à la chambre d'à côté, j'ouvre la porte sans toquer et découvre un Jason déjà prêt (bizarreee). « Viens, on va sur le toit ! Y'a pleins de neige, on pourra faire de la luge et s'entraîner avec nos capacités. » Je lui lance un regard complice, amusée en sachant d'avance que j'allais me péter le bide à force rire avec lui. Alors, bras dessus, bras dessous, on grimpe jusqu'au toit.