- nous allons réaliser nos rêves, et après ? - après, il n'y aura plus besoin de dormir.

Deux yeux.
Grands comme l'Univers. Vous y plongez et vous y trouvez tout le Beau. Les comètes, les forêts, les planètes, les peluches, les ciels nuageux, radieux, pluvieux. Tout ce qu'il y a de plus beau, seulement ce qu'il y a de plus beau, ce qui fait briller fort les yeux et les sourires. Le reste, le banal, le médiocre, l'inintéressant, le moche, le laid, le mature, l'adulte, tout ça, les yeux-ciels de Nizam y font barrière, 'passez pas, qu'ils disent. Ce qui n'a pas allure de jolie chose n'a pas sa place dans ses billes de petit ours, ses yeux à bonheur.

Un nez.
Un peu long, à la façon de Pinocchio. Reflet de ses bobards de gosse, ses fourberies de gamin. Non, je me suis pas levé en plein milieu du règne de la lune pour manger du chocolat. Oui, j'ai fait mes deux heures de rêves hebdomadaires. Non, je suis pas amoureux d'un garçon très, très beau. Et en attendant, ça pousse, Nizam, ça pousse, ça s'allonge, faut grandir et arrêter de mentir.

Une bouche.
Deux pétales de rose, cette bouche, et la rosée du matin qui va avec. Cette fleur, une machine à jolis mots. Soleil, rose, toboggan, nutella, carrousel, dessin animé, ciel, licorne, oiseau, lit, vivre, livre, vague, pistolet à eau, nounours, arbre. Deux lèvres sur lesquels se bousculent les mots du beau, les mots qui ravissent les tympans des enfants. De Nizam, le roi des enfants.

Un cœur.
Qui sait pas trop comment s'y prendre quand il est confronté à ceux des autres. À celui de Cerbère.

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