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 EAU/RAGE.

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Nizam Amorose
Nizam Amorose
→ MESSAGES : 17
→ ICI DEPUIS : 29/12/2013


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MessageSujet: EAU/RAGE.   EAU/RAGE. EmptyJeu 2 Jan - 15:54



Huit heures, Nizam s'éveille, ça fait un bruit de nid d'oiseaux. Il a les yeux qui piquent du souvenir d'un mini-cauchemar, le genre qui vient poser ses idées sombres au milieu des rêves et s'en va façon cambrioleur.
Et comme un cancer le cauchemar s'étend dans l'enfant Nizam.
Barbouillé, il descend du lit par son petit marche-pied-nuage, et s'échappe de la chambre à pas de coton pour ne pas interrompre les rêves des autres - quand même, il est poli, le gamin.
Dimanche. Pas une étoile dans le couloir.
Il s'élance alors, bras en l'air - yeux en l'air - cœur en l'air, il s'envole aussi légèrement qu'un papillon, et après deux coups d'ailes, s'effondre aussi élégamment que les hippopotames. Il précipite ses deux yeux sur son tibia : un hématome est en train d'y fleurir gentiment, sans bruit. Le sang cogne dans le cœur de Nizam, pompe comme un malade après un stress dominical pareil, une chute de cette envergure, l'instant précédent il était dans les airs, près du plafond comme jamais, et maintenant les ailes par terre. Comme quoi même les oiseaux-enfants ça peut dégringoler quand c'est pas encore très sûr de soi.
(...)
Souffle derrière son oreille gauche. Il se retourne, c'est instinctif, mais pas de quoi s'affoler l'esprit, c'était rien que le destin, qui lui dit, regarde cette porte, regarde le troisième, le dernier nom.
Cerbère Maugrey. Le tigre qui maugréé.
Pas d'hésitation, il entre, quitte à se prendre des coups d'amour en pleine tronche.
Ses deux yeux voient trois lits, deux aux draps froissés, repoussés, vides, et le troisième chauffé par la respiration de Cerbère. L'enfant s'approche près, trop près, de la bête.
Cerbère, même dans son sommeil, a les sourcils froncés sur ses paupières closes, ça doit être le genre de garçon qui fait toujours des cauchemars, jamais des rêves, Nizam ça il comprend pas, lui qui rêves les yeux grand, grand ouverts.
Sauf ce matin. Ce matin, il a des morceaux de cauchemar qui traînent dans sa tête et freinent les rêves.
Il hésite, il tergiverse comme ça devant le fauve endormi, pendant des éternités, le temps pour une dizaine d'étoiles de mourir. Mais il fait un peu moins peur, le Cerbère, le clébard, nu dans ses draps, alors Nizam va se mettre contre lui, en boule, genre hérisson sans pics, bien sûr. Et qui sait, c'est peut-être le bruit des rêves se battant contre le cauchemar dans sa tête qui fait ça, ou alors son fort parfum de grand gamin, mais en tous cas, ça réveille Cerbère.
Cerbère : grognement.
Nizam : couinement.
Il envoie un chuchotis tout contre son visage :
- Pardon, pardon, je voulais pas te réveiller !
Des mots galopent en lui, pas si loin que ça de ses lèvres, mais ils sont tous mauvais. Il finit par en attraper quelques uns au passage, les met dans le bon ordre, ça donne :
- J'ai ... j'ai fait un cauchemar.
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Cerbère Maugrey
Cerbère Maugrey
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→ ICI DEPUIS : 27/12/2013


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MessageSujet: Re: EAU/RAGE.   EAU/RAGE. EmptyLun 6 Jan - 23:15


Dormir après un joint. Avec l’habitude, l’odeur, le froid seul sous les draps laissant l’âme vagabonder au loin. Cerbère il dormait, les lèvres et le cœur serrés. C’est hallucinant, même dans son sommeil la bête ne sourit pas, la bête est perplexe. C’est un peu normal, parce qu’il rêve de Nizam, et ça le dérange. Vainement il tente de s’extirper de son rêve, s’accrocher à un atome de solitude, sa solitude qu’il aime tant. Mais Nizam est là, avec son sourire idiot, et le rêve même est presque beau. Presque. Dans ses yeux fermés et son ouïe ailleurs, il entend Nizam lui dire plein de choses qu’il n’écoute pas, le regarde se mouvoir, presque amoureux.
Presque. Presque.
Nizam. Nizam.
Déjà il en a marre de rêver, mais il n’arrive pas à se réveiller, donc il se persuade que ce songe là est bien moche, de le voir regarder le gamin avec des étincelles dans les yeux. Le gamin. Peut-être bien qu’il est plus âgé, qui sait ? Mais pas plus grand en tout cas. C’est un bébé, ça crève les yeux qu’il sait même pas ce qu’il fait. Déjà il porte une attention magistrale au moindre de ses gestes, mais envers et contre tout, sa maladresse finit par faire des dégâts. Il est magnifique ce gosse, tellement  que ça fait chier. ça fait chier Cerbère en tout cas, dans le rêve, de pas pouvoir retirer ses yeux de ce corps. Un tout petit corps qu’il touche pas vraiment, qu’il a peur de casser.
Il a mal au tibia le chien, soudainement. Le cœur qui bat vite, bien trop vite. Quoi, Raven encore ? Les images s’effacent, mais jamais Cerbère n’ira avouer à quel point il mourrait d’envie d’y retourner et de s’accorder comme ça le droit de voir Nizam, de le regarder sans s’arrêter alors qu’en vrai il n’oserait même pas croiser son regard plus d’une minute. Il râle, arracher des cieux. Il râle bien fort. Et une petit forme humaine à côté de lui geint, bizarrement. Par réflexe il s’éloigne, traîne son cadavre jusqu’à l’autre bout du lit, apeuré. Il a un air calme, le râleur. C’est fou parce que c’est même pas en accord avec le moment, ce moment où il voit Nizam, où il devrait lui sauter dans les bras et l’étouffer d’amour sous les draps. Il est calme. Froid. Glacé. Nizam, il le rattrape pour chuchoter « Pardon, pardon, je voulais pas te réveiller ! » Évidemment, qu’il voulait pas. Pardon. Deux fois. Putain il est trop mou le Nizam, ça l’exaspère.
Pardon. Pardon.
Cerbère il aurait aimé un peu de violence, de force, de cris et d’hurlements, pour remmener son cœur qui se croyant veuf avait déserté depuis le temps. « J’ai… J’ai fais un cauchemar. » Il se rapproche, hésite à le serrer dans ses bras. Hésite longtemps. Mais non, c’est trop mignon, justement. Les yeux s’ouvrent maintenant, pas difficilement du tout. C’est qu’il toujours sur ses gardes le clébard, toujours sur sa défensive, toujours prêt à attaquer, à mordre et à détruire. Ah. Il a fait un cauchemar. Et l’imbécile qui réagit que maintenant. « Tu vas l’oublier ton cauchemar. » C’est pas une question, une proposition ou quoi. C’est un ordre, parce qu’il a mal lui, d’avoir peur pour un rêve moche qu’il n’a pas fait. Et le tibia là-bas lui fait encore plus mal, horriblement alors qu’il l’avait oublier pendant quelques secondes. « Nizam ? » Il est doux avec son chat dans la gorge et ses larmes aux yeux. « Tu t’es blessé putain, mais merde ! »


Dernière édition par Cerbère Maugrey le Sam 18 Jan - 22:56, édité 1 fois
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Nizam Amorose
Nizam Amorose
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MessageSujet: Re: EAU/RAGE.   EAU/RAGE. EmptyMer 8 Jan - 20:06


j'ai peur de nous


Grands sont les yeux du clébard quand il les ouvre. Dégoulinants de sommeil. Nizam détourne les yeux, merde. Pris en flagrant délit de regard amoureux.
- Tu vas l’oublier ton cauchemar.
À l'autre bout du lui, avec quelques mauvais rêves entre eux, c'est ce que Cerbère lui ordonne. Comme un maître à son chien alors que des deux, c'est plutôt Cerbère le méchant clébard, et Nizam le doux propriétaire - ou le chiot - boule de poils surexcitée.
La boule secoue la tête pourtant, agite les poils, c'est un mensonge parce que le cauchemar avance à petits pas dans son esprit, abandonne par ci par là des monstres à mille tête, terrifiants, cracheurs de feu dans la tête de Nizam.
Mais parfois Cerbère fait peur avec sa rage du cœur et du corps, et dans ces moments-là, Nizam dit oui et c'est tout.
Là, ses yeux se perdent dans l'oreiller, avec le feu-Cerbère qui brûle derrière sa rétine, qui brûle de lui, de sa présence toute proche, de son regard aux allures d'enfer dans lequel il a envie de le rejoindre pour l'aider, l'amuser.
Non, ses pupilles, elles se laissent aller contre la taie d'oreiller, parfois, Cerbère n'a pas envie de rire, là Nizam doit se faire sage comme un nuage.
(en vacances)
- Nizam ?
Bam.
Délicatesse.
Dans sa bouche le nom fait kinder maxi, bonbon à la fraise, crocodile, chocolat praliné. Doux, suave. Chaud comme un chamallow au barbecue. Nizam détache ses yeux de l'oreiller, et dans ses yeux, c'est un gentil feu de joie sur une plage, c'est tout.
- Tu t’es blessé putain, mais merde !
Boum.
Inquiétude.
Et ça pour Nizam, ça vaut des milliers de ballons gonflables, de cookies faits-maison, de berlingots, de toboggans, de paires de rollers, de ballades au zoo. Ça vaut tout ça, même si c'est violent à sa façon, bourré de gros mots. Ceci dit dans la tête de Nizam, ils passent inaperçus, ça fait biiiiip^.
Gamin.
- Oh c'est rien d'grave, suis tombé en venant ... en volant ...
L'asticot se tortille dans les draps, et en cherchant son genoux, effleure, de ses doigts en forme de fée, les côtes de Cerbère. Et trouve le genou, avec au bout son tibia. Sur lui, l'hématome continue de s'étaler comme une flaque d'eau, par contre il rosit, rougit, comme un amoureux.
- Mais comment t'as dev ... ?
Fiou, le nid de colibris qui sommeillait dans sa tête s'envole : ah, son cerveau s'éveille.
- Oh, tu ...
Il fuit la chaleur des draps ensommeillés, à contre-corps, à contre-cœur. Se met tout seul au coin, se range sagement, comme une boîte de monopoly.
- Ça va mieux là ? Tu sens moins ?
Mais le fauve semble enterré sous la couette et n'échappe pas un seul mot.
Ceux de Nizam, divaguent, se construisent en phrases.
- "Cerbère", on dirait un nom d'arbre, tu trouves pas ? Un vieux arbre ... Vieil arbre ... Un arbre ... grand. C'est dommage que les arbres grands comme les Cerbère doivent supporter les tristesses des autres mais c'est ça d'être un cerbère ... Je suis triste pour toi. Je voudrais t'aider mais tu vois moi aussi j'suis amoché alors bon.
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Cerbère Maugrey
Cerbère Maugrey
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MessageSujet: Re: EAU/RAGE.   EAU/RAGE. EmptySam 18 Jan - 23:41

C’est plutôt encombrant, un chat dans la gorge. Ouais, ça fait mal et ça fout des larmes dans les pupilles, des larmes comme des morceaux de cristaux. Alors on peut facilement croire qu’il est ému, le chien, qu’il devient un chiot effrayé devant la splendeur de l’amour, la splendeur de Nizam. Cerbère s’en veut presque, de trouver beau quelque chose d’humain, alors dans sa tête, le Nizam, c’est un extraterrestre. Un OVNI. Exactement ça, un Objet Volant Non Identifié. « Oh c'est rien d'grave, suis tombé en venant ... en volant ... » Il l’écoute à peine, ça l’intéresse pas, le mal est fait. Il préfère se noyer dans les yeux du gamin, se noyer par amour et renier ses sentiments les secondes qui suivront, piteusement. Comme un enfant qui rejette l’accusation du vase cassé, sur le chat, parce que c’est plus facile, c’est moins dangereux. Il tremblote, le clébard, quand une caresse de nuage effleure ses maigres os. C’est comme si on y passait du coton trempé d’alcool, une dose de fraîcheur, une dose d’amour inavoué. Ses joues passent rapidement à l’écarlate, comme un Doliprane effervescent jeté dans un verre d’eau, ça bout, ouais, ça bout dans son cœur. Et son cœur dit qu’il à peur, qu’il aimerait bien foutre le camp, parce qu’il y a trop de sentiments là maintenant. Mais Nizam le retient. ‘Fin, il croit que Nizam le retient, mais il se fait volontairement retenir par l’amour, comme l’apesanteur, la gravité. Comme la pomme qui tombe du pommier, qui tombe sur le sol. Le sol, c’est Nizam, et la pomme, c’est son cœur, à Cerbère. Il tombe sur Nizam.

Ouah, pauvre Nizam.

« Mais comment t’as dev… » FLUSH. Retour à la réalité, retour aux phrases – qui n’en sont pas vraiment – de l’enfant d’en face. « Oh, tu … » Ces fragments de phrases suffisent pour accélérer follement le rythme cardiaque du chien, ce regard de gosse, ce regard qui jouit, brièvement, d’un air rebelle. Un regard qui jouit, pense Cerbère. Mais merde, il pense aussi que ça ne veut pas dire grand-chose, pour les gens normaux. Les pas amoureux. Il voit Nizam s’échapper du drap et se retirer dans un coin de la chambre, et là son cœur violemment se serre, le fil se coupe, et ce même cœur peut retomber tranquillement dans l’estomac, y faire un tour pour tenter de se rappeler sa manière de battre. « Ça va mieux là ? Tu sens moins ? » Non, reviens s’il te plaît. Qu’il aboie dans sa tête. Mais il ne dit rien, sûrement par fierté. En vérité, il en a honte, de ses émotions, à s’éprendre de la sorte pour un gamin stupide. Il fonce dans la débauche, comme un fou foncerait dans un mur. « "Cerbère", on dirait un nom d'arbre, tu trouves pas ? » C’est le départ d’un monologue. Encore une fois, il ne va pas réellement écouter les mots, mais plus le son de cette voix, à s’en accaparer, à la caler quelque part dans sa poitrine, pour ne jamais l’oublier. La garder, se la remémorer dans les mots rocailleux, tu vois ? « Un vieux arbre ... » Un quoi ? « Vieil arbre … » Ah. « Un arbre ... grand. C'est dommage que les arbres grands comme les Cerbère doivent supporter les tristesses des autres mais c'est ça d'être un cerbère ... » Il se surprend à fixer Nizam, avec des yeux pleins de désirs. Il la chasse, très vite cette scène, en jetant ses mirettes sur la fenêtre et ne commence à écouter que maintenant.  « Je suis triste pour toi. » Et il y a de quoi. « Je voudrais t'aider mais tu vois moi aussi j'suis amoché alors bon. »

Triste, aider. Amoché.
Pourtant ça ne lui ressemble pas, à Nizam ce genre de mot.

« M’aider. » Il souffle. Il l’aiderait plus en venant le réchauffer de sa chair, plutôt qu’en se réfugiant dans un coin. Mais c’est un enfant. Ce sont les grands qui viennent vers les enfants. Alors, c’est ce qu’il fait. Il s’en va chercher une boîte à pharmacie avec son haut blanc qui rayonne et son caleçon noir qui se fond dans le décor. Il s’en va le retrouver dans son coin, comme ça ils seront punis à deux. Cerbère d’être amoureux, Nizam de fuir. Sans parler, il regarde la plaie, un peu bouleversé et toujours les larmes au bord des yeux. Peut-être bien que c’est un enfant, lui également. Dans la boîte, il y a de l’alcool marron, c’est pas vraiment de l’alcool, c’est ce truc qui est censé guérir sans picoter. La potion magique dont il ne connaît même pas le nom. De quoi panser, et c’est tout.  « Faut pas avoir peur, ça fait pas mal… Normalement. J’vais mettre… Tous ces trucs dessus, et puis un sparadrap. Je sais pas trop si ça marche, on m’a jamais guérie mes blessures. » Il y avait personne. « On va faire rapidement, et si ça fait mal, tu peux crier j’m’en fous. De toute façon, j’aurais… » Badaboum. Un regard brutal de trop. Il perd ses moyens, le chien quand leurs yeux se mêlent. Il sait plus ce qu’il dit, ce qu’il disait, ni ce qu’il dira. Il se noie. « Tes yeux bordel. J’te jure, j’y vois Dieu, et l’océan. » Pause. « Tu m’fais chier. »
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Nizam Amorose
Nizam Amorose
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MessageSujet: Re: EAU/RAGE.   EAU/RAGE. EmptyVen 31 Jan - 20:26


et puis tes joues, et puis ta peau


Émotion dans les yeux, larmes dans la voix, ou les deux, partout, en tous cas Cerbère se glisse jusqu'à Nizam, fantôme dans le reste d'obscurité dominical. Sur le genou de Nizam, Cerbère passe du liquide marron - les yeux de Nizam se transforment illico en étoile, il s'imagine que c'est du jus de caramel. Mais ça a une odeur terrible, triste et terrible, de médicament. Cerbère joue à l'infirmière. Il y a une fille dans l'école qui soigne les maux, les blessures de guerre, les mauvais régadins, ceux qui tombent, comme Nizam, les anges dégringolés du ciel. Mais Cerbère c'est pas ça. Cerbère il est plutôt du genre à choper votre mal.
- Faut pas avoir peur, ça fait pas mal… Normalement. J’vais mettre… Tous ces trucs dessus, et puis un sparadrap. Je sais pas trop si ça marche, on m’a jamais guérie mes blessures.
Le cœur de Nizam sanglote pour le fauve, empathique il se prend l'isolement de Cerbère en pleine tronche, il le sent partout en lui, jusqu'aux tréfonds des cieux de ses yeux.
- On va faire rapidement, et si ça fait mal, tu peux crier j’m’en fous. De toute façon, j’aurais…
Les yeux de Nizam c'est l'océan mer. Ceux qui les croisent y plongent, y font de l'apnée.
Le clébard, c'est autre chose.
Il se noie volontairement en leur intérieur. Il plonge et s'y laisse tomber.
- Tes yeux bordel. J’te jure, j’y vois Dieu, et l’océan.
Souffle coupé.
- Tu m’fais chier.
Sursaut. Mais rien d'autre. Cerbère baisse les yeux et c'est tout.
Nizam pense, Cerbère panse.
Nizam tremble.
À nouveau ils sont tout proches et Nizam, il peut entendre les merveilleux bruits du corps de Cerbère - son cœur qui bat - les protestations délicieuses de son ventre - l'air qui se promène dans ses poumons.
L'atmosphère s'est chargé, alourdi, de gros nuages leur tombent presque sur la tête. Ça fait beaucoup pour Nizam, il suffoque dans cet environnement - le noir, lui blessé, Cerbère perdu dans le désert de son âme. Alors soudain il se fait joie. Ils sont comme ça les enfants. Ils sont tristesse, abattement, douleur, et puis ils se transforment en doux chocolat : miracle.
Nizam, soigné à l'amour (chut), il cavale, danse, cabriole, oisillon échappé du nid. Il illumine la chambre de sa lumière-soleil, lâche une caresse sur l'épaule de la bête, son docteur-pansement.
- Touché, c'est toi l'chat !
Guéri par le désamour de Cerbère, Nizam court, vole désormais, vole littéralement : bébé oiseau. Dans le couloir endormi d'un dimanche matin qui sent bien fort les vacances, Nizam s'élève dans les airs, fricote avec le plafond, tutoie les étoiles.
- Tu peux v'nir m'attraper là ?
Rire. Goguenard. Badin, coquin, lutin.
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