Depuis le début de semaine, tu entends parler que du feu de joie. Ouais, quelqu'un a réussit à organiser ça en cachette et apparemment, une ambiance de ouf sera au rendez-vous. Alcools, drogues, filles, musiques. Un cocktail qui réunit tout les éléments pour une soirée qui s'annonçait réussit. Impossible de louper ça. Tu avais donc pensé à ça toute la journée. Les cours t'avaient occupé sinon tu n'aurais pas pu tenir en place tellement tu avais hâte. Les beuveries à l'Institut, c'était toujours un truc de malade et tu ne voulais surtout pas rater ça. En fin d'après-midi, tu avais rejoins ta chambre, là où se trouvaient tes deux super potes, autant excité que toi. Le trio réunit, vous êtes sûr de passer une bonne soirée et de ne pas rentrer seuls ce soir. Une fois prêt et un dernier coup de peigne dans les cheveux, vous sortez pour rejoindre votre lieu de prédilection : le lac. Bon, tu te gèles un peu le cul, en plus c'est l'hiver mais l'alcool te réchauffera, tu ne t'en fais pas pour ça. Le climat n'a rien à voir avec l'Italie ou encore San Diego où le soleil brillait toute l'année. Pourtant, tu n'avais pas eu le choix de t'habituer et de faire avec.

Sur place, l'immense feu de joie se trouvait en plein milieu du campement improvisé. Des gars avaient sûrement installé les tables en début de soirée et la variété d'alcool ne peut t'empêcher de sourire. Tu te diriges directement vers les boissons où tu chopes un des gobelets rouges déjà remplis d'un cocktail multicolore et sans aucun doute fort alcoolisé. Ça fera l'affaire. La musique est bonne. Les gens sont déjà sur la piste à se déhancher et toi tu restes pour l'instant en retrait, glissant ton regard un peu partout. C'est l'heure de chasser, de te trouver une proie. Tu décides de ne pas penser à Sammi et de profiter de cette soirée même si ça t'embêterait qu'un mec fasse pareil avec elle. Au loin, t'aperçois une belle chevelure blonde de dos, seule. Bien foutue. Tu sais déjà que lorsque tu pourras apercevoir son petit minois, tu ne seras pas déçu. Tu as le flaire pour ce genre de minettes. Sans plus attendre, tu l'as rejoins et te penche directement à son épaule pour lui chuchoter des paroles déjà toutes faites à l'oreille. « Et bien, pourquoi une jolie fille comme toi se retrouve seule dans ce genre de soirées ? » Tu recules ensuite d'un pas, te redressant pour boire quelques gorgées de ta boisson en attendant à ce qu'elle se retourne pour te faire face.

Le feu de joie. J'aurais pu juger cette idée de complètement irresponsable si ça n'avais pas été la mienne. On avait été peu pour l'organisation, finalement. Un élément du feu, bien évidemment, un de l'ether, et moi. Ça avait amplement suffit, en fait. Voler de l'alcool était devenue chose aisé depuis que je savais plus ou moins contrôler l’atterrissage des objets que je m'amuse à déplacer. Le feu avait été fait rapidement, et l'ether, c'était simplement pour prévenir les gens et aussi une sorte de protection. On avait pas fait grand chose, à trois. On avait lancé l'idée, voler quelques bouteilles, et le reste c'était fait de lui même. La musique était arrivé en même temps que certains étudiants, les cocktails se sont crées via d'autres, l'alcool était arrivé encore par litres. Finalement, je pense que l'idée était bonne, et chacun des étudiants à contribué à faire cette soirée.

J'avais enfilé une petite robe, parce que même si le froid était présent, l'alcool réchauffe assez rapidement, et je pouvais toujours compter sur Nadia qui savait faire monter la température du corps de n'importe qui en moins de deux. C'était assez pratique d'avoir une amie telle qu'elle, finalement. Je n'avais pas vraiment froid, malgré cette robe courte qui mettait en avant mes formes. J'étais même plutôt contente de cet achat. D'ailleurs, ce même achat ne tarda pas à faire ses preuves. Un souffle se fait sentir près de mon oreille, et une phrase charmante se fait entendre. « Et bien, pourquoi une jolie fille comme toi se retrouve seule dans ce genre de soirées ? » Je souris, pas ce genre de sourire flatté, mais ce genre de sourire qui prévoit d'avance d'envoyer bouler ce type. C'est typiquement le genre de phrase qu'il a du sortir à toutes les filles qu'il a essayé de se faire. Je ne lui adressais même pas un regard, mais me tournais peu à peu tout en parlant. « eh bien, pourquoi un type comme toi n'essaierais-t-il pas de varier ses phrases plutôt que d'être là comme un c-.. », Jason. Je m'arrête brusquement, un sourire triste sur les lèvres. C'est cool, il arrive plutôt bien à se défaire de nous sans une once de culpabilité. Bizarrement, à chaque fois que je lui parle, tout remonte, comme si je n'avais pas fini de me défaire de lui, alors que je tentais de me persuader du contraire. Ça me faisais surtout mal de penser qu'il chassait n'importe qui, n'importe quoi. Il mérite tellement mieux que ça.